The Ntomba (Ntombe) people live south of the Middle Zaire River, along the Maringa River, in Democratic Republic of Congo. They are fishermen and farmers raising cassava, bananas, and kola nuts. They are part of the Bantu, Central-Congo people cluster within the Sub-Saharan African affinity bloc. This people group is only found in Democratic Republic of Congo and there are 348.000 Ntomba living in Democratic Republic of Congo. The Ntombas speak "Ntomba" a variation of Mongo* language, which is part of the larger Bantu linguistic family. Ntomba is a subgroup of Mongo people. |
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This area (around Lake Tumba) is inhabited for two groups living together in the same villages and under a caste system:
Both groups (Ntomba and Batwa pygmies) have a close relationship under a caste system, maintaining an economical and cultural interchange that generates some dependency.
Nowadays, most Batwa pygmies live around Lac Tumba in sedentary villages but some still preserve the semi-nomadic life in semi-permanent campsites in the equatorial forest.
La région étudiée se situe dans la partie Nord du Lac Tumba, qui est localisée au centre de la République Démocratique du
Congo en pleine cuvette centrale congolaise, dans le Secteur du Lac Ntomba, District de l’Equateur dans la Province de l’Equateur .
Le Lac Tumba est l’un des lacs peu profonds de la République Démocratique du Congo. Il est localisé à proximité du Fleuve
Congo dans lequel il se déverse par le chenal d’Irebu.
La végétation appartient au domaine de la forêt ombrophile guinéo-congolaise, avec des végétations de type inondé ou
inondable.
Le climat est de type continental chaud et humide, de type Afi, selon Köppen. La pluviosité moyenne annuelle s’élève à 2
000 mm, avec une courte saison sèche de juin à août. La température moyenne annuelle mesurée à Bikoro est de 24,5°C, les
moyennes annuelles variant de 20°C la nuit, à 32°C le jour.
La région est habitée par deux groupes vivant selon un système de caste dans les mêmes villages, les Ntomba,
agriculteurs-pêcheurs appartenant au groupe ethnolinguistique mongo et les Pygmées Batwa descendants de chasseurs-cueilleurs.
A la différence de leurs voisins agriculteurs, les Batwa possèdent des techniques et une économie hautement adaptées à la chasse et à la collecte dans la forêt équatoriale. Néanmoins, les Batwa pratiquent une agriculture de subsistance sur des
superficies très réduites. Ces deux sociétés entretiennent des relations étroites qui peuvent être décrites comme une forme de vassalisme ou mieux un clientélisme.
Les groupes Batwa de la région de Lac Tumba sont devenus généralement sédentaires et vivent dans des villages composés de huttes (principalement situés aux deux extrémités de village bantou) mais aussi dans les campements plus ou moins permanents situés dans les forêts environnantes des localités des non-pygmées dont ils dépendent. Toutefois, il existe encore des familles mobiles qui vivent dans des campements temporaires.
Le choix porté sur les deux localités, à savoir Wedji, dans l’hinterland de la ville de Mbandaka, et Iyanda permet de mettre en lumière l’influence que peut avoir une ville sur les villages alentours. Mais également, la problématique de la route, en opposant un village à partir duquel on peut aisément se rendre en ville à pied (Wedji), et un autre relativement enclavé et isolé (Iyanda). Il est aussi intéressant de voir les répercussions de la distance de ces villages par rapport à Mbandaka qui, en tant que chef-lieu de la Province, est dans la région un haut-lieu d’activités commerciales avec son marché et ses nombreux commerces.
Les Batwa se distinguent des non-pygmées dans les activités pour lesquelles ils sont reconnus comme étant des
spécialistes et de fins connaisseurs, à savoir : la collecte du miel, la chasse à la sagaie, la chasse au filet et d’ignames sauvages, les chansons des cérémonies.
Les différences que l’on observe s’expliquent toutefois plus par l’âge et le sexe des informateurs que par l’appartenance à un groupe ethnique ou le lieu de résidence.
Les différences selon le sexe sont similaires pour les Batwa et les non-pygmées, c’est-à-dire que dans ces deux groupes, hommes et femmes se distinguent dans les mêmes secteurs d’activités. Cependant, les activités de chasse, la collecte du miel, l’élaboration du vin de palme, l’abattage des arbres pour la mise en culture et la construction de maisons sont plus nettement maitrisés par les hommes que par les femmes dans les deux groupes.
Il existe peu de différences entre Batwa et non-pygmées selon l’âge. Les jeunes de deux groupes sachant faire relativement les mêmes choses. Les jeunes Batwa se démarquent toutefois dans les activités liées à la forêt telles que la chasse à la sagaie, la construction des abris en brousse, faire une tarière, et la collecte des ignames et des champignons.
Les activités liées au filet de chasse sont plus connues par les hommes Batwa en général. Ils sont également ceux qui savent le plus pratiquer la chasse avec la sagaie. Les autres activités sont indifféremment connues des uns et des autres. Dans ce groupe d’activités, les femmes ne connaissent pas celles liées aux techniques de chasse, ni les recettes propitiatoires. Mais elles talonnent les hommes sur des savoir-faire concernant la préparation de la viande (fumage et découpe).
Les savoirs et savoir-faire liés à la chasse sont acquis depuis l’enfance, les petits garçons savent rapidement construire une arbalète et faire des pièges pour imiter leurs aînés et pour jouer. Par contre, les activités liées au filet de chasse ne sont quasiment plus transmises. Les connaissances sur les plantes employées comme remèdes pour favoriser la capture de gibier sont le fait des adultes.
Vingt pour cent des femmes ont acquis des connaissances sur les médicaments propitiatoires pour la chasse et toutes par l’intermédiaire de leur conjoint lors des parties de chasse où elles accompagnent leur mari.
Dans ce domaine d’activité, tout le monde dans les deux groupes et deux milieux confondus a des connaissances. Les différences que l’on note sont celles qui concernent la collecte du miel, des champignons des chenilles et les ignames sauvages.
Les différences, selon le sexe, concernent la collecte des feuilles pour le toit et le fait de grimper aux arbres. Ce sont trois activités masculines. Alors que le portage u panier est plus réservé aux femmes. Pour les fruits, et les champignons, tout le monde a des connaissances similaires et ce, depuis le plus jeune âge, tous sexes confondus. La collecte du miel, et les feuilles pour le toit sont deux activités demandant des techniques élaborées pour lesquelles les plus jeunes ont peu de connaissances.
Les techniques de pêche, la construction du fumoir et le fumage sont connus de tous, hommes et femmes de tous âges.
Cependant, l’écopage est presque exclusivement pratiqué par les femmes. Alors qu’il y a une claire dichotomie entre hommes et femmes en ce qui concerne la chasse et ses techniques, ce n’est pas le cas pour la pêche. Les recettes des plantes utilisées pour favoriser les prises de pêche sont connues par les adultes tous sexes confondus. On constate ce savoir-faire sont acquis depuis l’enfance. Les petits garçons pêchent avec leurs parents. En ce qui concerne la préparation du poisson, alors que cette activité soit dite « féminine », on observe que nombreux sont les hommes qui s’occupent du fumoir et fument le poisson pendant que les femmes s’occupent à vider et à nettoyer les poissons lors des campements de pêche.
Une fois de plus, comme pour la pêche, tout le monde, hommes et femmes dès le plus jeune âge, pratique les différentes activités liées à l’agriculture. Certaines reconnues comme étant des activités féminines sont pourtant connues également des hommes. C’est le cas par exemple pour planter, sarcler et rouiller le manioc. Comme remarqué dans la section agriculture de la première partie de cette thèse, les hommes aujourd’hui plantent ou tremper le manioc si nécessaire quand leurs épouses ne peuvent le faire ou lorsqu’une partie de la vente est destinée au fufu ou ntuka (cossettes du manioc rouillées, séchées/ ou non) et que cela demande un surcroît de travail.
La seule activité qui est du ressort des hommes, et très peu des femmes, est l’abattage des arbres pour l’ouverture des nouvelles plantations. Toutefois, certaines femmes savent abattre les arbres mais laissent ce travail aux hommes de la famille.
La distinction entre hommes et femmes, qu’ils soient Batwa ou non-pygmées concerne les vins. Le vin de palme est prélevé par les hommes et le vin de maïs est élaboré par les femmes. Tous les informateurs de tous âges et sexes confondus ont des connaissances en matière de préparation des aliments, que cela soit le gibier, le poisson, le manioc et les sauces qui les accompagnent. Cependant, seules les femmes se réservent la préparation de chikwangue, en enveloppant le manioc pilé dans des feuilles de marantacées (c’est –à-dire faire les bâtons de manioc). Les hommes ne les font, encore une fois, que si eurs épouses ne peuvent le faire. Rares sont les plus jeunes garçons qui pilent les feuilles de manioc, leurs sœurs le font à leur place. Le pilage des feuilles de manioc est une activité particulière que les hommes trouvent « disgracieuse » et qu’ils ne le font pas devant les autres par « honte ». Les règles d’usage au village veulent que cela soit une activité exclusivement féminine. On note également qu’en ce qui concerne la préparation du manioc, la plupart du temps les hommes préparent du manioc, mais non pilé. De façon unanime les filles se consacrent à la cuisine dès leur plus jeune âge. Elles participent avec leurs mères à la préparation de la nourriture pour le foyer. Les petits garçons cuisinent mais de façon autonome, c’est-à-dire pour eux-mêmes et non pas pour le reste de la famille.
Dans cette catégorie les distinctions s’opèrent en fonction du sexe et de l’âge des informateurs, sauf pour l’utilisation de la machette, pour faire le feu et les murs des cases, activités que tous les informateurs (de tous âges et des deux sexes) savent faire.
Précisons que la machette est utilisée tous les jours et pour toutes sortes d’action : la cuisine, la pêche, la chasse, le débroussage, couper les noix de palme, les lianes, abattre, etc. Le plus souvent chacun, homme et femme, a sa propre machette. Les petits garçons comme les petites filles manipulent très tôt cet outil.
Manipuler la hache, faire les abris en forêt, construire les maisons et leurs toits ainsi que la fabrication de la hotte de portage sont le fait des hommes adultes et dans une moindre mesure des plus jeunes. La pratique de ces activités s’accentue avec l’âge notamment lorsqu’un homme passe du célibat au mariage. C’est alors qu’il construit sa propre maison et qu’il emploie la hache pour abattre les arbres dans sa future plantation, bien qu’il le fasse aussi à l’adolescence pour aider ses parents.
La technique de fabrication de la hotte de portage, les corbeilles, les paniers filtrants et nattes (désignés par enkala, entoko, enkolo en lotomba ) est plus connue des non-Pygmées que des Batwa tous villages confondus. Elle ne se pratique qu’à partir de l’adolescence, quand l’individu a acquis la technique mais aussi la force nécessaire pour manipuler la liane qui sert à sa fabrication. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que la vannerie et la fabrication de mortier ne sont pas des activités connues de tous, mais le fait de quelques spécialistes.
Toutes les activités de cette catégorie concernant la petite enfance sont connues de tous. Cependant, deux d’entre-elles qui demandent des connaissances particulières qui s’acquièrent avec l’expérience et que les femmes maîtrisent plus que les hommes. Il s’agit de la fabrication des amulettes de protection et des plantes médicinales pour les bébés. Les enfants n’ont aucune connaissance à ce sujet. Par contre, ils savent s’occuper, tout comme les hommes, des bébés et des plus petits. Les hommes, Batwa comme non-pygmées, s’occupent souvent des enfants en les gardant au village alors que leurs épouses sont parties à la plantation ou à la pêche.
Comme on s’y attendait, les Batwa connaissent plus les chansons liées aux cérémonies que les non-pygmées. Ceci corrobore leur réputation d’animateurs et de bons danseurs. Toutefois, les chants des cérémonies demandées ne sont que peu connus des enfants. Depuis l’avènement des églises dites du réveil ces cérémonies ne sont plus célébrées.
La prière est pratiquée à différents degrés. Les chansons de pêche et les contes semblent se transmettre aux plus jeunes, même si les enfants ne sont pas encore en mesure de pouvoir réciter les histoires comme les plus grands.
On voit donc que toutes les activités sont globalement transmises aux jeunes générations, à part celles concernant le filet de chasse, les chants des cérémonies traditionnelles, pour les raisons invoquées précédemment, et la vannerie. La pratique de la vannerie nécessite un savoir spécialisé détenu uniquement par certaines personnes qui en général le transmettent à leurs enfants, pour peu que ces derniers s’y intéressent.
On dénombre plusieurs types de transmetteurs. On a cité les parents biologiques (le père, la mère, parfois cités ensemble père/mère), d’autres membres de la famille tels que les grands frères ou grandes sœurs, les grands-parents, les oncles et les tantes. Mais aussi les conjoints et les beaux-parents, ainsi que des habitants du village avec qui les informateurs n’ont pas forcément de lien de parenté (amis, les « gens du village », voire « les Pygmées », ou le pasteur, le prêtre) ont été également cités. Parfois les savoir-faire ne sont pas transmis par un individu tiers mais à l’individu lui-même en observant et imitant les autres. « Seul », « moi-même », « personne » sont des réponses correspondant à ce cas.
On n’observe pas de distinction notable entre Batwa et non-pygmées dans le domaine de la transmission. Les savoir-faire s’acquièrent en général par les mêmes personnes. Toutefois, on remarque que le nombre de transmetteurs augmente selon la classe d’âge. Les adultes citent un plus grand nombre de transmetteurs que les enfants ou les adolescents. Ils sont en relation avec un plus grand nombre d’individus notamment par le mariage qui offre au conjoint ou conjointe l’accès à de nouvelles relations, celles entretenues avec les beaux-parents par exemple.
De plus, on constate également que les garçons, adolescents et hommes adultes Batwa et non-pygmées ont cité plus de transmetteurs que les femmes et les jeunes filles. On remarque également que l’oncle maternel n’est cité que par des hommes ou des garçons.
Les transmetteurs privilégiés sont les parents biologiques. De façon générale, les pères montrent à leurs fils et les mères à leurs filles. Mais il est plus judicieux de dire qu’une mère transmet à son enfant, que cela soit un garçon ou une fille, des techniques correspondant aux activités liées à son statut de femme. Par exemple, tous les petits garçons, Batwa et non-pygmées, ont appris à planter le manioc ou à faire la cuisine avec leur mère. De même pour les pères, ils montrent à leurs filles des activités qui lui sont propres comme faire le fumoir et fumer la viande.
Le rôle des grands frères pour les activités de chasse et des grandes sœurs pour la collecte et la garde des enfants n’est pas négligeable. Il en est de même pour le conjoint. Le mari et femme interagissent lors d’une activité qui incombe à l’homme (la chasse par exemple) ou à la femme (planter). L’un des conjoints aidant, assistant ou accompagnant l’autre et partageant ainsi des savoirs et savoir-faire reconnus appartenant à l’un ou l’autre sexe. Le couple est ainsi une sphère de transmission des savoirs parmi les Batwa mais également parmi les non-pygmées. Les savoir-faire acquis par les hommes à l’enfance et liés aux activités des femmes sont transmis principalement par leurs mères. Cependant, on remarque que les épouses, étant désormais la femme qui partage le quotidien de l’homme marié, semblent prendre le relais des mamans.
Les « gens du village », voire les « Pygmées Batwa » sont cités pour la transmission lors d’activités sociales, telles que les cérémonies qui impliquent tout le village. En ce qui concerne la religion, le prêtre ou le pasteur sont les principaux vecteurs de transmission, cela est notamment facilité par la présence des églises au sein même du village.
Les Batwa ont également transmis des savoir-faire aux non-pygmées notamment dans le domaine de la chasse et de la collecte. C’est aussi parfois le cas inverse, des non-pygmées qui enseignent aux Batwa notamment l’apprentissage de l’agriculture et la fabrication des mortiers.
Sources: